SECONDE ÉPÎTRE DE PAUL
AUX CORINTHIENS
INTRODUCTION À LA DEUXIÈME ÉPÎTRE AUX CORINTHIENS
(Ps 69:10. Ac 9:16.)
La deuxième épître de Paul aux Corinthiens est liée à la première parce que les deux s’adressent à la même communauté et ont le même auteur. Il faut donc se référer à l’introduction de la première épître pour d’autres détails importants.
L’auteur développe sa lettre dans une dynamique conforme à la littérature épistolaire:
1. Adresse et salutations 1:1-2
2. Consolation de Paul au milieu de ses souffrances 1:3–2:4
3. Ministère de l’apôtre Paul, succès remporté; motifs de confiance 2:5–7:16
4. Recommandations au sujet de la collecte pour les chrétiens de Jérusalem 8:1–9:15
5. Paul défendant son ministère 10:1–12:21
6. Derniers avertissements et salutations finales 13:1-13
Comme la première, la seconde épître de Paul aux Corinthiens ne comporte pas de message précis. Elle répond elle aussi à des problèmes de communauté. Deux cas méritent d’être évoqués:
1. La collecte pour les chrétiens de l’Église de Jésus-Christ: Paul tire de cette question un enseignement sur les offrandes chrétiennes dans l’Église (2 Cor 9:6-8).
2. La défense que Paul fait de son apostolat (chapitres 10 à 13). Ce long développement cohérent est une leçon pratique pour tous les disciples engagés comme témoins, missionnaires et apôtres de Jésus-Christ.
«Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande» (2 Cor 10:17-18). Cette seule suprême recommandation est la source de l’autorité de l’apôtre.
Dans la deuxième épître aux Corinthiens, il y a des ruptures dans la construction littéraire incitant à y discerner plusieurs fragments d’épîtres dont nous avons parlé (voir 1 Corinthiens, introduction).
1. La première se trouverait en 2 Cor 6:14–7:1: elle comporte des exhortations pressantes. Par exemple: «Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger…» (6:14).
2. La seconde se trouverait en 2 Cor 10 à 13. Elle est souvent appelée «l’épître dans les larmes». Paul y défend son ministère: «Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ» (12:9-10).
Toutefois, on ne saurait nier pour cela l’unité de l’épître. Elle repose sur la défense soutenue par l’apôtre Paul de son ministère et, partant, du ministère évangélique en général (2 Cor 2:5 à 7:12). Cette défense résulte des attaques injurieuses dont il avait été l’objet (voir 2:5: «Si quelqu’un a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, c’est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer»).
On l’a déjà souligné, une lecture attentive des deux épîtres aux Corinthiens suggère que Paul en a écrit plusieurs à cette communauté chrétienne. Entre ces différentes correspondances, plusieurs événements avaient eu lieu. Paul avait effectué un premier voyage à Corinthe au cours duquel il croyait avoir donné des réponses satisfaisantes aux questions qui se posaient. Cependant, cette visite semble n’avoir pas été concluante. Paul avait donc dû retourner en Asie, en raison de l’attachement des Corinthiens à l’apôtre Paul, le fondateur de leur communauté. Celui-ci s’appuie donc sur cette marque de confiance dont il bénéficie pour justifier son apostolat devant les attaques dont il était victime. C’est ce qui explique le caractère polémique de l’épître (voir 10 à 13).
La catéchèse doctrinale qui résulte de cette légitime défense que Paul fait de son ministère apostolique est donc claire. Il établit par là ce que doit être de façon générale l’autorité apostolique et pastorale dans l’Église (3:1—6:13).
La lecture de 2 Cor 10 à 12 laisse apparaître un autre groupe d’adversaires de Paul: «…ceux qui cherchent un prétexte, afin qu’ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient. Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière…» (11:12-14).
Qui furent tous ces adversaires de l’apôtre? Il est difficile de le savoir avec précision. Mais il est fort possible que dans les communautés qu’il avait créées, se trouvaient certains membres qui proféraient des injures contre lui, ou se comportaient tout simplement d’une manière non conforme (voir 2:5, aussi 1 Cor 5:1-13; 2 Cor 11:13).
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Adresse et salutation
V. 1-2: cf. Ga 1:1-5. Col 1:1, 2.
Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère aTimothée, à l’Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe: bque la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ!
Consolations de l’apôtre au milieu de ses souffrances. Motifs pour lesquels il a différé sa visite aux Corinthiens
V. 3-11: cf. (2 Co 4:8-18. 2 Ti 2:8-12. Ph 1:27-30.) Ac 19:23, etc.
cBéni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, dqui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction! eCar, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ. Si nous sommes affligés, c’est pour votre consolation et pour votre salut; si nous sommes consolés, c’est pour votre consolation, fqui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation. Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation gqui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au-delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie. Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, hafin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts. 10  iC’est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d’une telle mort, lui de qui nous espérons qu’il nous délivrera encore, 11  jvous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, kafin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet.
V. 12-22: cf. 1 Th 2:3-12. (1 Co 4:18-21; 16:5-7.)
12  Car ce qui fait notre gloire, c’est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu. 13  Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et ce que vous reconnaissez. Et j’espère que vous le reconnaîtrez jusqu’à la fin, 14  comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre gloire, lde même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus. 15  mDans cette persuasion, je voulais aller d’abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce; 16  je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m’auriez fait accompagner en Judée. 17  Est-ce que, en voulant cela, j’ai donc usé de légèreté? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu’il y ait en moi le oui et le non? 18  Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée nn’a pas été oui et non. 19  Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais c’est oui qui a été en lui; 20  car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le oui; c’est pourquoi encore l’Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu. 21  Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, 22  olequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.
1 v. 23 à 2 v. 4: cf. (2 Co 12:19-21; 13:1, 2, 10.)
23  pOr, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c’est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe; 24  qnon pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.
a 1:1 Ph 1:1. b 1:2 Ro 1:7. 1 Co 1:3. Ép 1:2. 1 Pi 1:2. c 1:3 Ép 1:3. 1 Pi 1:2. d 1:4 2 Co 7:6. e 1:5 Ps 34:20; 94:19. f 1:6 2 Co 4:17. g 1:8 Ac 19:23, etc. h 1:9 Jé 17:5, 7. i 1:10 1 Co 15:31. j 1:11 Ro 15:30. Ph 1:19. k 1:11 2 Co 4:15. l 1:14 Ph 2:16. 1 Th 2:19. m 1:15 1 Co 16:5. n 1:18 Mt 5:37. Ja 5:12. o 1:22 Ro 8:16. 2 Co 5:5. Ép 1:13; 4:30. p 1:23 Ro 1:9; 9:1. 2 Co 11:31. Ga 1:20. Ph 1:8. 1 Th 2:5. 1 Ti 5:21. 2 Ti 4:1. q 1:24 1 Pi 5:3.