\id 3MA \h 3 Maccabeés \toc1 LE TROISIÈME LIVRE DES MACCABÉES \toc2 3 Maccabeés \h Le Troisème livre des Maccabeés \toc1 LE TROISIÈME LIVRE DES MACCABÉES \toc2 3 Maccabeés \h 3 Maccabeés \toc1 LE TROISIÈME LIVRE DES MACCABÉES \toc2 3 Maccabeés \h 3 Maccabeés \toc1 LE TROISIÈME LIVRE DES MACCABÉES \toc2 3 Maccabeés \mt1 LE TROISIÈME LIVRE DES MACCABÉES \ip \bk Le Troisième Livre des Maccabées \bk* est reconnu comme Écriture deutérocanonique par les Églises orthodoxe grecque et orthodoxe russe. Il est considéré comme un apocryphe par la plupart des autres traditions ecclésiastiques. \c 1 \p \v 1 Or Philopater, apprenant par ceux qui étaient revenus qu'Antiochus s'était rendu maître des lieux qui lui appartenaient, envoya des ordres à toute son infanterie et à sa cavalerie, prit avec lui sa sœur Arsinoé, et se mit en marche jusqu'aux environs de Raphia, où Antiochus et ses forces campaient. \v 2 Et Théodote, dans l'intention d'exécuter son dessein, prit avec lui les plus braves des hommes armés que Ptolémée lui avait confiés auparavant, et parvint de nuit à la tente de Ptolémée, pour le tuer sous sa propre responsabilité et mettre ainsi fin à la guerre. \v 3 Mais Dosithée, dit fils de Drimulus, juif de naissance, puis renégat des lois et des coutumes de son pays, emmena Ptolémée et fit coucher à sa place dans la tente un inconnu. Il s'avéra que cet homme reçut le sort qui était destiné à l'autre. \v 4 Une bataille acharnée s'engagea alors. Les hommes d'Antiochus l'emportaient. Arsinoé ne cessait de monter et de descendre dans les rangs, et, les cheveux ébouriffés, avec des larmes et des supplications, elle suppliait les soldats de se battre courageusement pour eux-mêmes, leurs enfants et leurs femmes, et promettait que s'ils se montraient vainqueurs, elle leur donnerait à chacun deux minas d'or. \v 5 Il arriva ainsi que leurs ennemis furent vaincus au corps à corps et que beaucoup d'entre eux furent faits prisonniers. \v 6 Après avoir vaincu cette tentative, le roi décida de se rendre dans les villes voisines et de les encourager. \v 7 En agissant ainsi et en faisant des dons à leurs temples, il inspira confiance à ses sujets. \p \v 8 Les Juifs lui envoyèrent une partie de leur conseil et de leurs anciens. Les salutations, les cadeaux de bienvenue et les félicitations d'autrefois qu'ils lui adressèrent, le remplirent d'un plus grand empressement à visiter leur ville. \v 9 Après être arrivé à Jérusalem, avoir sacrifié et offert des actions de grâces au Dieu très grand, avoir fait tout ce qui convenait à la sainteté du lieu et être entré dans le parvis intérieur, \v 10 il fut si impressionné par la magnificence du lieu et si émerveillé par la disposition ordonnée du temple qu'il songea à entrer dans le sanctuaire lui-même. \v 11 Lorsqu'on lui dit que cela n'était pas permis, qu'aucun membre de la nation, pas même les prêtres en général, mais seulement le grand prêtre suprême de tous, et lui seulement une fois par an, n'avait le droit d'y entrer, il ne voulut nullement céder. \v 12 Ils lui lisent donc la loi, mais il s'obstine à s'en mêler, s'écriant qu'il faut le laisser entrer. Il disait : « Même s'ils étaient privés de cet honneur, je ne le serais pas. » \v 13 Il demanda pourquoi, alors qu'il entrait dans tous les autres temples, aucun des prêtres présents ne le lui interdisait. \v 14 Quelqu'un lui répondit en détail qu'il avait tort de s'en vanter. \v 15 « Eh bien, puisque j'ai fait cela, dit-il, quelle qu'en soit la cause, n'entrerai-je pas avec ou sans votre consentement ? » \p \v 16 Lorsque les prêtres se prosternèrent dans leurs vêtements sacrés, implorant le Dieu très grand de venir au secours en cas de besoin, et d'écarter la violence de l'agresseur féroce, et lorsqu'ils remplirent le temple de lamentations et de larmes, \v 17 alors ceux qui étaient restés dans la ville furent effrayés, et se précipitèrent dehors, incertains de l'événement. \v 18 Des vierges, qui étaient restées enfermées dans leurs chambres, sortirent avec leurs mères, répandant sur leurs têtes de la poussière et de la cendre, et remplissant les rues de cris. \v 19 Les femmes qui venaient de se parer pour le mariage quittaient leurs chambres nuptiales, quittaient la réserve qui leur était réservée, et couraient dans la ville en désordre. \v 20 Les nouveau-nés étaient abandonnés par les mères ou les nourrices qui s'occupaient d'eux, tantôt ici, tantôt là, dans les maisons ou dans les champs ; et maintenant, avec une ardeur qui ne pouvait être freinée, ils se répandaient dans le temple du Très-Haut. \v 21 Ceux qui s'étaient rassemblés en ce lieu offrirent diverses prières à cause de la tentative impie du roi. \v 22 Il y eut aussi des citoyens qui prirent courage et ne se soumirent pas à l'obstination du roi et à sa volonté d'arriver à ses fins. \v 23 Appelant à prendre les armes et à mourir avec courage pour défendre la loi de leurs pères, ils créèrent un grand tumulte dans la place et furent ramenés avec difficulté par les vieillards et les anciens au poste de prière qu'ils occupaient auparavant. \v 24 Pendant ce temps, la foule continuait à prier. \v 25 Les anciens qui entouraient le roi s'efforçaient de diverses manières de détourner son esprit arrogant du projet qu'il avait formé. \v 26 Lui, dans son humeur endurcie, insensible à toute persuasion, allait de l'avant dans le but d'exécuter ce projet. \v 27 Et même ses propres officiers, voyant cela, se joignirent aux Juifs pour en appeler à Celui qui a tout pouvoir pour aider dans la crise actuelle, et ne pas cligner de l'œil devant une si hautaine illégalité. \v 28 Le cri de la foule rassemblée était d'une telle fréquence et d'une telle véhémence qu'il s'ensuivit un bruit indescriptible. \v 29 Ce n'étaient pas seulement les hommes, mais les murs et le sol eux-mêmes qui semblaient retentir, toutes choses préférant mourir plutôt que de voir le lieu souillé. \c 2 \p \v 1 Or, le grand prêtre Simon fléchit les genoux près du lieu saint, étendit les mains en signe de révérence et prononça la prière suivante : \v 2 « Seigneur, Seigneur, roi des cieux et maître de toute la création, Saint parmi les saints, unique gouverneur, tout-puissant, prête l'oreille à nous qui sommes opprimés par un méchant et profane, qui célèbre dans sa confiance et sa force. \v 3 C'est toi, le Créateur de tout, le Seigneur de l'univers, qui es un gouverneur juste, et qui juges tous ceux qui agissent avec orgueil et insolence. \v 4 C'est toi qui as détruit les anciens ouvriers d'iniquité, parmi lesquels se trouvaient les géants, qui avaient confiance dans leur force et leur audace, en les couvrant d'un déluge sans mesure. \v 5 C'est toi qui as fait des Sodomites, ces ouvriers d'une iniquité extrême, des hommes notoires par leurs vices, un exemple pour les générations suivantes, lorsque tu les as couverts de feu et de soufre\f + \fr 2:5 \ft ou, soufre\f* . \v 6 Tu as fait connaître ta puissance quand tu as fait subir à Pharaon, l'audacieux esclavagiste de ton peuple, l'épreuve de souffrances multiples et variées. \v 7 Tu as fait rouler sur lui les profondeurs de la mer, quand il était poursuivi par des chars et une multitude de partisans, et tu as donné un sauf-conduit à ceux qui se sont confiés en toi, Seigneur de toute la création. \v 8 Ceux-ci ont vu et senti les œuvres de tes mains, et ils t'ont loué, toi, le Tout-Puissant. \v 9 Toi, ô Roi, quand tu as créé la terre incommensurable et sans mesure, tu as choisi cette ville. Tu as rendu ce lieu sacré à ton nom, même si tu n'as besoin de rien. Tu l'as glorifié de ta présence illustre, après l'avoir construit à la gloire de ton grand et honorable nom. \v 10 Tu as promis, par amour pour le peuple d'Israël, que si nous nous éloignons de toi, si nous sommes affligés, puis si nous venons prier dans cette maison, tu entendras notre prière. \v 11 En vérité, tu es fidèle et vrai. \v 12 Quand tu as souvent aidé nos pères dans leurs épreuves et leurs humiliations, et que tu les as délivrés de grands dangers, \v 13 vois maintenant, roi saint, comment, par nos nombreux et grands péchés, nous sommes écrasés et soumis à nos ennemis, et sommes devenus faibles et impuissants. \v 14 Dans notre état de faiblesse, cet homme audacieux et profane cherche à déshonorer ce lieu saint, consacré de la terre au nom de ta Majesté. \v 15 Ta demeure, le ciel des cieux, est en effet inaccessible aux hommes. \v 16 Mais comme il t'a semblé bon d'exposer ta gloire au milieu de ton peuple Israël, tu as sanctifié ce lieu. \v 17 Ne nous punis pas par l'impureté de leurs hommes, et ne nous châtie pas par leur blasphème, de peur que les impies ne se glorifient dans leur rage, et ne s'exaltent dans un orgueil exubérant, et ne disent, \v 18 « Nous avons piétiné la maison sainte, comme on piétine les maisons idolâtres ». \v 19 Efface nos iniquités, efface nos erreurs, et montre ta compassion en cette heure. \v 20 Que ta miséricorde aille rapidement devant nous. Accorde-nous la paix, afin que ceux qui sont abattus et ceux qui ont le cœur brisé te louent de leur bouche. » \p \v 21 En ce moment, Dieu, qui voit tout, qui est au-delà de tout Saint parmi les saints, entendit cette prière si convenable, et il flagella l'homme qui s'était élevé avec mépris et insolence. \v 22 Le secouant d'avant en arrière comme un roseau est secoué par le vent, il le jeta sur le pavé, impuissant, les membres paralysés, et par un juste jugement privé de la faculté de parler. \v 23 Ses amis et ses gardes du corps, voyant le prompt châtiment qui l'avait subitement frappé, furent saisis d'une grande terreur et, craignant qu'il ne meure, se hâtèrent de l'enlever. \v 24 Lorsqu'il revint à lui, ce châtiment sévère ne provoqua en lui aucun repentir, mais il s'en alla en proférant d'amères menaces. \p \v 25 Il se rendit en Égypte, et sa méchanceté s'accrut grâce à ses compagnons de vin, déjà mentionnés, qui avaient perdu toute bonté, \v 26 et, non content de se livrer à d'innombrables actes d'impiété, son audace augmenta au point de susciter de mauvaises rumeurs dans le pays, et beaucoup de ses amis, qui observaient attentivement son dessein, se joignirent à sa volonté. \v 27 Son but était d'infliger un opprobre public à notre race. C'est pourquoi il érigea un pilier de pierre dans la cour et y fit graver l'inscription suivante : \v 28 « L'entrée de ce temple sera refusée à tous ceux qui ne voudront pas sacrifier. Tous les Juifs devaient être enregistrés parmi les esclaves. Ceux qui résisteront seront saisis par la force et mis à mort. \v 29 Ceux qui seront ainsi enregistrés seront marqués sur leur personne par le symbole de Dionysos en forme de feuille de lierre, et seront réduits à ces droits limités. » \v 30 Pour ne pas donner l'impression de les haïr tous, il fit écrire en dessous que si l'un d'entre eux choisissait d'entrer dans la communauté des initiés aux rites, il aurait les mêmes droits que les Alexandrins. \p \v 31 Quelques-uns des responsables de la ville, détestant toute approche de la cité de la piété, cédèrent donc sans hésiter au roi, et s'attendaient à tirer quelque grand honneur d'une future liaison avec lui. \v 32 Un esprit plus noble poussait cependant la majorité à s'accrocher à leurs pratiques religieuses, et en payant de l'argent pour vivre sans être inquiétés, ils cherchaient à échapper à l'enregistrement, \v 33 en espérant joyeusement une aide future, ils abhorraient leurs propres apostats, les considérant comme des ennemis nationaux, et les privant de la communion et de l'aide mutuelle. \c 3 \p \v 1 En découvrant cela, le méchant roi fut tellement irrité qu'il ne limita plus sa rage aux Juifs d'Alexandrie. Il porta la main plus lourdement sur ceux qui vivaient à la campagne, et donna l'ordre de les rassembler rapidement en un seul lieu et de les priver très cruellement de leur vie. \v 2 Pendant ce temps, une rumeur hostile fut colportée par des hommes qui s'étaient ligués pour nuire à la race juive. Le prétexte de leur accusation était que les Juifs les tenaient éloignés des ordonnances de la loi. \v 3 Or, les Juifs ont toujours gardé un sentiment de loyauté inébranlable envers les rois, \v 4 mais, comme ils adoraient Dieu et observaient sa loi, ils faisaient certaines distinctions et évitaient certaines choses. C'est pourquoi ils paraissaient odieux à certaines personnes, \v 5 bien qu'ayant agrémenté leur conversation d'œuvres de justice, ils se soient acquis la bonne opinion du monde. \v 6 Ce que disait le reste de l'humanité n'était cependant pas pris en considération par les étrangers, \v 7 qui parlaient beaucoup de l'exclusivité des Juifs en ce qui concerne leur culte et leurs viandes. Ils prétendaient qu'ils étaient des hommes insociables, hostiles aux intérêts du roi, refusant de s'associer à lui ou à ses troupes. Par cette façon de parler, ils attiraient sur eux beaucoup de haine. \v 8 Ce tumulte inattendu et ce rassemblement soudain de personnes furent observés par les Grecs qui habitaient la ville, à propos d'hommes qui ne leur avaient jamais fait de mal. Il n'était pas en leur pouvoir de leur venir en aide, car tout était oppression autour d'eux ; mais ils les encourageaient dans leur détresse, et attendaient une tournure favorable des événements. \v 9 Celui qui sait tout ne négligera pas, disaient-ils, un si grand peuple. \v 10 Quelques voisins, amis et associés des Juifs les convoquèrent même secrètement à une entrevue, leur promirent leur aide et s'engagèrent à faire tout leur possible pour eux. \p \v 11 Or le roi, exalté de sa fortune prospère, et ne considérant pas la puissance supérieure de Dieu, mais pensant persévérer dans son dessein actuel, écrivit la lettre suivante au préjugé des Juifs : \v 12 « Roi Ptolémée Philopater, aux commandants et aux soldats en Égypte, et en tous lieux, santé et bonheur ! \v 13 Je me porte bien, et il en va de même pour mes affaires. \v 14 Depuis que notre campagne d'Asie, dont vous connaissez les détails, et qui, grâce à l'aide des dieux, qui n'a pas été donnée à la légère, et à notre propre vigueur, a été menée à bien selon nos espérances, \v 15 nous avons résolu, non pas avec la force de la lance, mais avec douceur et beaucoup d'humanité, de soigner en quelque sorte les habitants de la Coele-Syrie et de la Phénicie, et d'être leurs bienfaiteurs volontaires. \v 16 Ainsi, après avoir consacré des sommes considérables aux temples des différentes villes, nous allâmes jusqu'à Jérusalem, et nous montâmes honorer le temple de ces êtres misérables qui ne cessent de faire des folies. \v 17 En apparence, ils nous reçurent volontiers, mais ils démentirent cette apparence par leurs actes. Alors que nous étions impatients d'entrer dans leur temple, et de l'honorer avec les cadeaux les plus beaux et les plus exquis, \v 18 ils ont été emportés par leur ancienne arrogance au point de nous interdire l'entrée, tandis que nous, par tolérance envers tous les hommes, nous nous sommes abstenus d'exercer notre pouvoir sur eux. \v 19 Ainsi, manifestant leur inimitié à notre égard, ils sont les seuls parmi les nations à lever la tête contre les rois et les bienfaiteurs, comme des hommes qui ne veulent se soumettre à aucune chose raisonnable. \v 20 Nous nous sommes donc efforcés de tenir compte de la folie de ces gens et, à notre retour victorieux, nous avons traité tous les habitants de l'Égypte avec courtoisie, et nous avons agi comme il convenait. \v 21 Ainsi, n'éprouvant aucune rancune à l'égard de leurs parents, mais nous souvenant plutôt de nos relations avec eux et des nombreuses affaires qui leur avaient été confiées d'un cœur sincère à une époque reculée, nous avons voulu risquer un changement total de leur état, en leur donnant les droits de citoyens d'Alexandrie, et les admettre aux rites éternels de nos solennités. \v 22 Tout cela, cependant, ils l'ont pris dans un tout autre esprit. Avec leur malignité innée, ils ont repoussé l'offre équitable, et toujours enclins au mal, \v 23 ont rejeté les droits inestimables. Non seulement cela, mais en usant de la parole et en s'abstenant de parler, ils abhorrent le peu d'entre eux qui ont de bonnes dispositions à notre égard, estimant toujours que leur mode de vie infâme nous obligera à renoncer à notre réforme. \v 24 Ayant donc reçu des preuves certaines que ces Juifs nous portent toute sorte de malveillance, nous devons nous attendre à la possibilité d'un tumulte soudain entre nous, lorsque ces hommes impies se transformeront en traîtres et en ennemis barbares. \v 25 C'est pourquoi, dès que vous aurez pris connaissance du contenu de cette lettre, à l'heure même, nous ordonnons que les Juifs qui habitent parmi vous, avec femmes et enfants, nous soient envoyés, vilipendés et maltraités, dans des chaînes de fer, pour subir une mort cruelle et honteuse, digne d'ennemis. \v 26 Car en les punissant en un seul corps, nous percevons que nous avons trouvé le seul moyen d'établir nos affaires pour l'avenir sur une base solide et satisfaisante. \v 27 Quiconque protège un Juif, qu'il s'agisse d'un vieillard, d'un enfant ou d'un nourrisson, sera torturé à mort avec toute sa maison. \v 28 Celui qui dénoncera les juifs recevra, outre les biens de l'accusé, deux mille drachmes\f + \fr 3:28 \ft une drachme représentait environ un jour de salaire pour un ouvrier agricole\f* du trésor royal, sera libéré et couronné. \v 29 Tout lieu abritant un Juif sera rendu inaccessible et soumis à l'interdiction du feu, et sera à jamais rendu inutile à tout être vivant pour tous les temps à venir. » \v 30 La lettre du roi a été écrite dans la forme ci-dessus. \c 4 \p \v 1 Partout où ce décret a été reçu, le peuple a poussé des cris de joie et d'allégresse, comme si sa haine, longtemps refoulée et endurcie, allait maintenant se manifester ouvertement. \v 2 Les Juifs éprouvaient de grandes douleurs et pleuraient beaucoup, tandis que leur cœur, tout ce qui l'entoure étant lamentable, s'enflammait en déplorant la destruction soudaine qui avait été décrétée contre eux. \v 3 Quelle maison, ou quelle ville, ou quel lieu habité, ou quelles rues y avait-il, que leur état ne remplît pas de gémissements et de lamentations ? \v 4 Ils furent envoyés à l'unanimité par les généraux des diverses villes, avec un sentiment si sévère et si impitoyable que le caractère exceptionnel de l'infliction émut même certains de leurs ennemis. Ceux-ci, influencés par des sentiments d'humanité commune, et réfléchissant à l'issue incertaine de la vie, versèrent des larmes à leur misérable expulsion. \v 5 Une multitude de vieillards à la chevelure hirsute étaient entraînés, les pieds courbés, poussés en avant par l'impulsion d'une force violente et impudique à la vitesse rapide. \v 6 Des jeunes filles qui étaient entrées depuis peu dans la chambre nuptiale, pour jouir de l'association du mariage, échangèrent le plaisir contre la misère ; et, la poussière éparpillée sur leurs têtes ointes de myrrhe, furent précipitées sans être voilées ; et, au milieu d'insultes scandaleuses, poussèrent d'un commun accord un cri lamentable au lieu de l'hymne nuptial. \v 7 Liées et exposées aux regards du public, elles furent précipitées avec violence à bord du navire. \v 8 Les maris de ces femmes, dans la force de l'âge, au lieu de couronnes, portaient des cordes autour du cou. Au lieu de festoyer et de célébrer la jeunesse, ils passèrent le reste de leurs jours de noces à gémir, et ne virent que la tombe à portée de main. \v 9 Ils étaient traînés par des chaînes inflexibles, comme des bêtes sauvages. Certains d'entre eux avaient le cou enfoncé dans les bancs des rameurs, tandis que les pieds d'autres étaient enfermés dans de dures entraves. \v 10 Les planches du pont au-dessus d'eux bloquaient la lumière et fermaient le jour de tous côtés, afin qu'ils soient traités comme des traîtres pendant tout le voyage. \p \v 11 Ils furent transportés ainsi dans ce vaisseau, et à la fin ils arrivèrent à Schedia. Le roi avait ordonné qu'on les jetât dans le vaste hippodrome, qui était construit devant la ville. Ce lieu était bien adapté par sa situation pour les exposer aux regards de tous ceux qui venaient dans la ville, et de ceux qui allaient de la ville dans la campagne. Ainsi ils ne pouvaient tenir aucune communication avec ses forces. Ils n'étaient pas jugés dignes d'un quelconque hébergement civilisé. \v 12 Lorsque cela fut fait, le roi, entendant que leurs proches dans la ville sortaient souvent et se lamentaient sur la détresse mélancolique de ces victimes, \v 13 fut plein de rage, et ordonna qu'ils soient soigneusement soumis au même traitement - et pas un seul plus doux. \v 14 La nation entière devait maintenant être enregistrée. Chaque individu devait être désigné par son nom, non pas pour cette dure servitude de travail que nous avons mentionnée un peu plus haut, mais pour qu'il puisse les exposer aux tortures susmentionnées, et enfin, dans le court espace d'un jour, les exterminer par ses cruautés. \v 15 L'enregistrement de ces hommes se poursuivit avec cruauté, zèle et assiduité, depuis le lever du soleil jusqu'à son coucher, et ne fut pas achevé en quarante jours. \v 16 Le roi était rempli d'une grande et constante joie, et il célébrait des banquets devant les idoles du temple. Son cœur égaré, éloigné de la vérité, et sa bouche profane rendaient gloire aux idoles, sourdes et incapables de parler ou de secourir, et proféraient des paroles indignes contre le Dieu le plus grand. \v 17 A la fin de l'intervalle de temps mentionné ci-dessus, les officiers d'état civil rapportèrent au roi que la multitude des Juifs était trop grande pour être enregistrée, \v 18 car il en restait encore beaucoup dans le pays, dont certains étaient dans des maisons habitées, et d'autres étaient dispersés en divers endroits, de sorte que tous les commandants en Egypte étaient insuffisants pour l'œuvre. \v 19 Le roi les menaça et les accusa d'avoir accepté des pots-de-vin afin d'organiser la fuite des Juifs, mais il fut convaincu de la véracité de ce qui avait été dit. \v 20 Ils disaient, et prouvaient, que le papier et la plume leur avaient fait défaut pour l'accomplissement de leur dessein. \v 21 Or, c'était là une intervention active de la Providence invincible qui assistait les Juifs depuis le ciel. \c 5 \p \v 1 Puis il appela Hermon, qui avait la charge des éléphants. Plein de rage, entièrement fixé dans son dessein furieux, \v 2 il lui ordonna, avec une quantité de vin non mélangé et des poignées d'encens infusé, de droguer les éléphants de bonne heure le jour suivant. Ces cinq cents éléphants devaient, une fois enflammés par les copieux breuvages d'encens, être conduits jusqu'à l'exécution de la mort sur les Juifs. \v 3 Le roi, après avoir donné ces ordres, se rendit à son festin et rassembla tous ceux de ses amis et de l'armée qui haïssaient le plus les Juifs. \v 4 Le maître des éléphants, Hermon, s'acquitta ponctuellement de sa mission. \v 5 Les serviteurs désignés à cet effet sortirent vers le soir et lièrent les mains des misérables victimes, et prirent d'autres précautions pour leur sécurité pendant la nuit, pensant que toute la race périrait ensemble. \v 6 Les païens croyaient les Juifs dépourvus de toute protection, car des chaînes les liaient. \v 7 Ils invoquaient le Seigneur tout-puissant et imploraient sans cesse avec larmes leur Dieu et Père miséricordieux, maître de tout, Seigneur de toute puissance, \v 8 de renverser le mauvais dessein qui s'était manifesté contre eux, et de les délivrer par une manifestation extraordinaire de la mort qui les attendait. \v 9 Leurs prières sincères montèrent au ciel. \v 10 Alors Hermon, qui avait rempli ses éléphants impitoyables de boissons copieuses de vin mélangé et d'encens, vint de bonne heure au palais pour rendre compte de ces préparatifs. \v 11 Lui, cependant, qui a envoyé de tout temps son bon sommeil de créature, la nuit ou le jour, gratifiant ainsi qui il veut, en diffusa maintenant une partie sur le roi. \v 12 Par cette douce et profonde influence du Seigneur, il fut retenu, et ainsi son injuste dessein fut tout à fait frustré, et sa résolution inflexible grandement falsifiée. \v 13 Mais les Juifs, ayant échappé à l'heure qui avait été fixée, louèrent leur Dieu saint, et prièrent de nouveau celui qui se réconcilie facilement de montrer la puissance de sa main puissante aux païens arrogants. \v 14 Le milieu de la dixième heure était presque arrivé, lorsque celui qui avait envoyé les invitations, voyant les invités présents, vint secouer le roi. \v 15 Il obtint difficilement son attention et, faisant allusion au fait que l'heure du repas était passée, il s'entretint avec lui. \v 16 Le roi l'écouta, puis, se détournant pour boire, il ordonna aux invités de s'asseoir devant lui. \v 17 Cela fait, il leur demanda de s'amuser et de s'adonner à la gaieté à cette heure un peu tardive du banquet. \v 18 La conversation allait bon train, et le roi envoya chercher Hermon, et lui demanda, avec des dénonciations féroces, pourquoi on avait permis aux Juifs de survivre à ce jour. \v 19 Hermon expliqua qu'il avait fait son affaire pendant la nuit, et en cela il fut confirmé par ses amis. \v 20 Le roi, alors, avec une barbarie dépassant celle de Phalaris, dit : « Ils peuvent remercier son sommeil de ce jour. Ne perdez pas de temps, et préparez les éléphants contre demain, comme vous l'avez fait auparavant, pour la destruction de ces maudits Juifs. » \v 21 Lorsque le roi eut dit cela, les personnes présentes se réjouirent et approuvèrent. Puis chacun s'en alla dans sa maison. \v 22 Ils n'employèrent pas la nuit à dormir, mais à inventer de cruelles moqueries pour ceux qu'ils jugeaient misérables. \v 23 Le coq du matin venait de chanter, et Hermon, ayant attelé les brutes, les stimulait dans la grande colonnade. \v 24 Les foules de la ville s'étaient rassemblées pour voir le hideux spectacle, et attendaient impatiemment l'aube. \v 25 Les Juifs, essoufflés par le suspense momentané, étendaient les mains et priaient le Dieu le plus grand, dans des accents de deuil, de leur venir en aide rapidement. \v 26 Les rayons du soleil ne brillaient pas encore et le roi attendait ses amis quand Hermon vint à lui, l'appelant et lui disant que ses désirs pouvaient maintenant se réaliser. \v 27 Le roi, en le recevant, fut étonné de cette invitation inhabituelle. Submergé par un esprit d'oubli de tout, il s'enquit de l'objet de ces préparatifs sérieux. \v 28 Mais c'était l'œuvre de ce Dieu tout-puissant qui lui avait fait oublier tout son projet. \v 29 Hermon et tous ses amis indiquèrent la préparation des animaux. Ils sont prêts, ô roi, selon ta propre et stricte injonction. \v 30 Le roi fut rempli d'une colère féroce à ces paroles, car, par la Providence de Dieu concernant ces choses, son esprit était devenu entièrement confus. Il regarda durement Hermon et le menaça comme suit : \v 31 « Tes parents, ou tes enfants, s'ils étaient ici, auraient donné un repas copieux à ces animaux sauvages, et non à ces Juifs innocents, qui m'ont loyalement servi, moi et mes ancêtres. \v 32 S'il n'y avait pas eu d'amitié familière, et les prétentions de ta fonction, ta vie aurait été mise à prix pour la leur. » \p \v 33 Hermon, étant menacé de cette manière inattendue et alarmante, fut troublé dans ses yeux, et son visage tomba. \v 34 Les amis, eux aussi, s'éclipsèrent l'un après l'autre, et renvoyèrent la foule assemblée à ses occupations respectives. \v 35 Les Juifs, ayant entendu parler de ces événements, louaient le Dieu glorieux et le Roi des rois, parce qu'ils avaient obtenu de lui aussi ce secours. \v 36 Le roi organisa de la même manière un autre banquet et lança une invitation à la fête. \v 37 Il convoqua Hermon et lui dit, en le menaçant : « Combien de fois, malheureux, dois-je te répéter mes ordres au sujet de ces mêmes personnes ? \v 38 Une fois de plus, arme les éléphants pour l'extermination des Juifs demain ! ». \v 39 Ses proches, qui étaient couchés avec lui, s'étonnèrent de son instabilité, et s'exprimèrent ainsi : \v 40 « O roi, combien de temps encore nous éprouveras-tu, comme des hommes privés de raison ? C'est la troisième fois que tu ordonnes leur destruction. Quand la chose doit être faite, tu changes d'avis, et tu rappelles tes instructions. \v 41 A cause de cela, le sentiment d'attente provoque le tumulte dans la ville. Elle fourmille de factions, et elle est sans cesse sur le point d'être pillée. » \p \v 42 Le roi, comme un autre Phalaris, en proie à l'irréflexion, ne tint aucun compte des changements que son propre esprit avait subis et qui avaient abouti à la délivrance des Juifs. Il fit un serment stérile et décida immédiatement de les envoyer au hadès, écrasés par les genoux et les pieds des éléphants. \v 43 Il voulait aussi envahir la Judée, raser ses villes par le feu et l'épée, détruire le temple où les païens ne pouvaient entrer, et empêcher que des sacrifices y soient jamais offerts. \v 44 Avec joie, ses amis se séparèrent, ainsi que ses parents, et, confiants dans sa détermination, ils disposèrent leurs forces en garde aux endroits les plus commodes de la ville. \v 45 Le maître des éléphants poussait les animaux à un état presque maniaque, les arrosait d'encens et de vin, et les parait de dispositifs effrayants. \v 46 Vers le matin, alors que la ville était remplie d'un nombre immense de personnes à l'hippodrome, il entra dans le palais et appela le roi pour l'affaire en cours. \v 47 Le cœur du roi bouillonnait d'une rage impie, et il s'élança avec la masse, avec les éléphants. Avec des sentiments non apaisés et des yeux impitoyables, il désirait ardemment contempler le dur et misérable destin des Juifs mentionnés précédemment. \v 48 Mais les Juifs, lorsque les éléphants sortirent par la porte, suivis par la force armée. Quand ils virent la poussière soulevée par la foule, et entendirent les grands cris de la foule, \v 49 pensèrent qu'ils étaient arrivés au dernier moment de leur vie, à la fin de ce qu'ils avaient attendu avec tremblement. Ils se laissèrent donc aller aux lamentations et aux gémissements. Ils s'embrassèrent. Les plus proches parents s'accrochaient au cou les uns des autres, les pères serrant leurs fils et les mères leurs filles. D'autres femmes tenaient sur leurs seins leurs nourrissons, qui tiraient ce qui semblait être leur dernier lait. \v 50 Cependant, lorsqu'ils pensèrent à l'aide qui leur avait été accordée par le ciel, ils se prosternèrent d'un commun accord, retirèrent même de leurs seins les enfants qui tétaient, et \v 51 poussèrent un très grand cri pour demander au Seigneur de toute puissance de se révéler et d'avoir pitié de ceux qui gisaient maintenant aux portes du hadès. \c 6 \p \v 1 Alors Éléazar, illustre prêtre du pays, qui avait atteint la longueur des jours, et dont la vie avait été ornée de vertu, fit cesser les cris des anciens qui l'entouraient pour invoquer le Dieu saint, et il fit cette prière \v 2 « O roi, puissant en puissance, Dieu tout-puissant, qui régis la création entière par ta tendre miséricorde, \v 3 regarde la descendance d'Abraham, les enfants du sanctifié Jacob, ton héritage sanctifié, ô Père, qui sont maintenant injustement détruits comme des étrangers dans un pays étranger. \v 4 Tu as détruit Pharaon avec son armée de chars, quand ce seigneur de cette même Égypte s'est élevé avec une audace sans loi et une langue retentissante. En répandant les rayons de ta miséricorde sur la race d'Israël, tu l'as écrasé, lui et son armée orgueilleuse. \v 5 Lorsque Sennacherim, le roi des Assyriens, exalté par son armée innombrable, avait soumis tout le pays avec sa lance, et qu'il s'élevait contre ta ville sainte avec des vantardises insupportables, toi, Seigneur, tu l'as détruit et tu as montré ta puissance à beaucoup de nations. \v 6 Lorsque, dans le pays de Babylone, les trois amis ont, de leur propre gré, exposé leur vie au feu plutôt que de servir des choses vaines, tu as envoyé une fraîcheur humide à travers la fournaise ardente, et tu as fait tomber le feu sur tous leurs adversaires. \v 7 C'est toi qui, lorsque Daniel fut jeté, par la calomnie et l'envie, comme une proie aux lions dans le bas monde, l'as ramené indemne à la lumière. \v 8 Lorsque Jonas se languissait dans le ventre du monstre marin, c'est toi, ô Père, qui l'as regardé et qui l'as ramené à la vue des siens. \v 9 Maintenant, toi qui détestes l'insolence, toi qui abondes en miséricorde, toi qui es le protecteur de toutes choses, apparais rapidement à ceux de la race d'Israël, qui sont insultés par des gentils abhorrés et sans foi ni loi. \v 10 Si notre vie, pendant notre exil, a été souillée par l'iniquité, délivre-nous de la main de l'ennemi, et détruis-nous, Seigneur, par la mort que tu préfères. \v 11 Ne laisse pas les vaniteux féliciter les vaines idoles de la destruction de tes bien-aimés, en disant : « Leur dieu ne les a pas délivrés ». \v 12 Toi qui es Tout-Puissant et Tout-Puissant, ô Éternel, voici ! Aie pitié de nous qui sommes retirés de la vie, comme des traîtres, par l'insolence irraisonnée d'hommes sans foi ni loi. \v 13 Que les païens reculent aujourd'hui devant ta puissance invincible, ô glorieux, qui as tout pouvoir pour sauver la race de Jacob. \v 14 Toute la bande des nourrissons et leurs parents te le demandent avec larmes. \v 15 Que toutes les nations sachent que tu es avec nous, Seigneur, et que tu n'as pas détourné ton visage de nous ; comme tu as dit que tu ne les oublierais pas même dans le pays de leurs ennemis, accomplis cette parole, Seigneur. » \p \v 16 Or, au moment où Eléazar avait terminé sa prière, le roi arriva à l'hippodrome avec les bêtes sauvages, et avec sa puissance tumultueuse. \v 17 Quand les Juifs virent cela, ils poussèrent un grand cri vers le ciel, de sorte que les vallées adjacentes résonnèrent et provoquèrent une lamentation irrépressible dans toute l'armée. \v 18 Alors le Dieu tout glorieux, tout-puissant et vrai, montra son visage saint et ouvrit les portes du ciel, d'où descendirent deux anges, d'une forme redoutable, qui furent visibles pour tous, sauf pour les Juifs. \v 19 Ils se placèrent en face de l'armée ennemie, la remplirent de confusion et de lâcheté, et la lièrent avec des chaînes immobiles. \v 20 Un froid frisson s'empara de la personne du roi, et l'oubli paralysa la véhémence de son esprit. \v 21 Ils firent reculer les animaux sur les troupes qui les suivaient ; les animaux les piétinèrent et les détruisirent. \v 22 La colère du roi se transforma en compassion, et il pleura sur les choses qu'il avait conçues. \v 23 Car, lorsqu'il entendit le cri et qu'il les vit tous sur le point d'être détruits, il menaça ses amis en larmes, en disant : \v 24 « Vous avez mal gouverné, et vous avez dépassé les tyrans en cruauté. Vous avez cherché à me priver, moi, votre bienfaiteur, à la fois de ma domination et de ma vie, en concevant secrètement des mesures nuisibles au royaume. \v 25 Qui a rassemblé ici, en les éloignant déraisonnablement chacun de sa maison, ceux qui, par fidélité envers nous, avaient tenu les forteresses du pays ? \v 26 Qui a condamné à des châtiments immérités ceux qui, par leur bonne volonté à notre égard, avaient dès le début surpassé en tout toutes les nations, et qui s'étaient souvent engagés dans les entreprises les plus dangereuses ? \v 27 Détachez, détachez les liens injustes ! Envoyez-les chez eux en paix, en leur demandant pardon pour ce qu'ils ont fait. \v 28 Libérez les fils du Dieu vivant et tout-puissant du ciel, qui, depuis le temps de nos ancêtres jusqu'à présent, a accordé à nos affaires une prospérité glorieuse et ininterrompue. » \v 29 Il dit ces choses, et eux, libérés au même instant, ayant maintenant échappé à la mort, louèrent Dieu leur saint Sauveur. \p \v 30 Le roi se rendit ensuite à la ville, fit venir son financier et lui demanda de fournir aux Juifs une quantité de vin et d'autres produits pour sept jours de fête. Il décida qu'ils devaient célébrer une fête joyeuse de la délivrance dans le lieu même où ils s'attendaient à être détruits. \v 31 Alors, eux qui étaient auparavant méprisés et proches du hadès, ou plutôt qui y étaient avancés, ils ont pris part à la coupe du salut, au lieu d'une mort douloureuse et lamentable. Pleins d'allégresse, ils ont transformé en cabines de banquet le lieu destiné à leur chute et à leur sépulture. \v 32 Cessant de se lamenter, ils reprennent le sujet de leur patrie, en chantant les louanges de Dieu, leur Sauveur qui a fait des merveilles. Tous les gémissements et toutes les lamentations furent abandonnés. Ils formèrent des danses en signe de joie paisible. \v 33 Le roi rassembla aussi un certain nombre d'invités pour l'occasion, et rendit des remerciements incessants avec beaucoup de magnificence pour la délivrance inattendue qui lui avait été accordée. \v 34 Ceux qui les avaient désignés à la mort et à la charogne, et qui les avaient enregistrés avec joie, poussèrent des hurlements et furent couverts de honte, et le feu de leur colère s'éteignit sans gloire. \v 35 Mais les Juifs, comme nous venons de le dire, instituèrent une danse, puis se livrèrent à des festins, à des actions de grâces et à des psaumes. \v 36 Ils firent une ordonnance publique pour commémorer ces choses pour les générations à venir, aussi longtemps qu'ils seraient en séjour. Ils firent de ces jours des jours de fête, non pas pour boire ou pour s'amuser, mais parce que Dieu les avait sauvés. \v 37 Ils demandèrent au roi de les renvoyer dans leurs foyers. \v 38 Ils furent enrôlés du vingt-cinq de Pachon au quatre d'Epiphi, soit une période de quarante jours. Les mesures prises pour leur destruction durèrent du cinquième d'Epiphi au septième, soit trois jours. \v 39 Pendant ce temps, le souverain de tous manifesta glorieusement sa miséricorde et les délivra tous ensemble, indemnes. \v 40 Ils mangèrent les provisions du roi jusqu'au quatorzième jour, puis demandèrent à être renvoyés. \v 41 Le roi les félicita et écrivit la lettre suivante, d'une grande importance pour eux, aux commandants de chaque ville : \c 7 \p \v 1 Le roi Ptolémée Philopator aux commandants dans toute l'Égypte, et à tous ceux qui sont chargés des affaires, joie et force. \v 2 Nous aussi, ainsi que nos enfants, nous nous portons bien. Dieu a dirigé nos affaires comme nous le voulions. \v 3 Certains de nos amis, par méchanceté, nous ont incités à punir en bloc les Juifs de notre royaume, en leur infligeant un châtiment monstrueux. \v 4 Ils prétendaient que nos affaires ne seraient jamais en bon état tant que cela ne se produirait pas. Telle était, disaient-ils, la haine que les Juifs portaient à tous les autres peuples. \v 5 Ils les amenèrent enchaînés comme des esclaves, non, comme des traîtres. Sans enquête ni examen, ils s'efforçaient de les anéantir. Ils se sont enchaînés avec une cruauté sauvage, pire que la coutume scythe. \v 6 Pour cette raison, nous les avons sévèrement menacés ; mais, avec la clémence que nous accordons habituellement à tous les hommes, nous leur avons finalement permis de vivre. Constatant que le Dieu du ciel a jeté un bouclier de protection sur les Juifs pour les préserver, et qu'il a combattu pour eux comme un père combat toujours pour ses fils, \v 7 et prenant en considération leur constance et leur fidélité envers nous et envers nos ancêtres, nous les avons, comme nous le devions, acquittés de toute sorte d'accusation. \v 8 Nous les avons renvoyés dans leurs foyers respectifs, en recommandant à tous les hommes, en tous lieux, de ne pas leur faire de tort, ni de les injurier à propos du passé. \v 9 Car sachez que, si nous concevons quelque mauvais dessein, ou si nous leur faisons quelque peine, nous aurons toujours pour adversaire, non pas un homme, mais le Dieu suprême, le chef de toute puissance. Il n'y aura pas d'échappatoire pour lui, en tant que vengeur de tels actes. Adieu. » \p \v 10 Après avoir reçu cette lettre, ils ne se hâtèrent pas de partir immédiatement. Ils demandèrent au roi de pouvoir infliger un châtiment approprié à ceux de leur race qui avaient volontairement transgressé le dieu saint et la loi de Dieu. \v 11 Ils alléguaient que les hommes qui, pour l'amour de leur ventre, avaient transgressé les ordonnances de Dieu, ne seraient jamais fidèles aux intérêts du roi. \v 12 Le roi admit la vérité de ce raisonnement, et les recommanda. Il leur donna le plein pouvoir, sans mandat ni commission spéciale, de détruire hardiment ceux qui avaient transgressé la loi de Dieu dans toutes les parties du territoire du roi. \v 13 Leurs prêtres, alors, comme il se doit, le saluèrent de leurs vœux, et tout le peuple fit écho aux « Alléluia ! ». Puis ils s'en allèrent joyeusement. \v 14 Puis ils punirent et détruisirent honteusement tout Juif souillé qui tombait sur leur chemin, \v 15 tuant ainsi, en ce jour, plus de trois cents hommes, et estimant que cette destruction des méchants était un moment de joie. \v 16 Eux-mêmes, s'étant attachés à leur Dieu jusqu'à la mort, et ayant joui d'une pleine délivrance, sortirent de la ville, entourés de couronnes de fleurs de toute espèce. En poussant des cris de joie, avec des chants de louange et des hymnes mélodieux, ils remercièrent le Dieu de leurs pères, le Sauveur éternel d'Israël. \v 17 Arrivés à Ptolémaïs, appelée d'après la spécialité de cette région « la Rose », où la flotte, selon le vœu général, les attendit sept jours, \v 18 ils participèrent à un banquet de délivrance, car le roi leur accorda généreusement tous les moyens d'assurer leur retour chez eux. \v 19 Ils furent donc ramenés en paix, tout en exprimant des remerciements appropriés, et ils décidèrent d'observer ces jours pendant leur séjour comme des jours de joie. \v 20 Ils les inscrivirent comme sacrés sur un pilier, après avoir consacré le lieu de leur fête comme un lieu de prière. Ils partirent sains et saufs, libres, pleins de joie, préservés par l'ordre du roi, par terre, par mer et par fleuve, chacun dans sa maison. \v 21 Ils avaient plus de poids qu'auparavant parmi leurs ennemis, ils étaient honorés et craints. Personne ne les dépouilla de leurs biens. \v 22 Chacun reprenait les siens, selon l'inventaire, ceux qui avaient obtenu leurs biens, les abandonnant avec la plus grande terreur. Car le plus grand Dieu a accompli des prodiges pour leur salut. \v 23 Béni soit à jamais le Rédempteur d'Israël ! Amen.